Hier comme aujourd’hui, la Bretagne est à la fois un pays de terre et un pays de mer...
Hier, la Manche, l’Atlantique, les côtes du Morbihan et les côtes sud du Finistère faisaient vivre de nombreux pêcheurs. Métier rude… Les pêcheurs sont confrontés à plusieurs problèmes notamment les mers démontées par des tempêtes qui les empêchent de travailler l’hiver et les ressources halieutiques qui diminuent inexorablement d’année en année. Peut-être le port du Guilvinec s'en tire-t'il un peu mieux avec ses langoustiniers !
Outre la pêche, l’agriculture et les métiers manuels avaient un rôle à jouer dans la société bretonne. Les artisans étaient interdépendants.
Le paysan cultivait son champ, s’occupait de son élevage et faisait travailler d’autres corps de métiers, le meunier et son moulin pour le blé, le forgeron, comme à Roscoff, pour ses chevaux, le cordier, le charron et même le couvreur pour les chaumes. Chaque paysan avait son ou ses chevaux. Un cheval avait besoin de fers, d’attelages, de cordes, d’une charrette quelque fois. Aujourd’hui, le tracteur a remplacé l’animal. Le travail semble moins fatigant mais la complicité entre l’homme et l’animal a disparu. Le cheval n’était pas seulement utile au travail mais également pour les noces, les sorties au café, … c’était un compagnon de vie.
Le paysan travaillait également avec un métier qui pourrait vous surprendre aujourd’hui, car au premier abord, il n’y a pas beaucoup de lien entre les 2. Et bien si. Entre le paysan qui cultivait le chanvre ou le lin et le tisserand, l’accointance était incontournable. Au XVème siècle, à Locronan, les tisserands fabriquaient des voiles pour les petites barques, chargées de sel, qui commerçaient avec l’Angleterre. Puis, au 16ème siècle, ces voiles équipaient les vaisseaux du roi de France, les caravelles de Christophe Colomb, la marine anglaise, … Au 17ème siècle, Les voiles de Locronan avaient toujours leurs heures de gloire avec la marine Royale de Colbert, la Compagnie des Indes, … Mais ce qui devait arriver arriva, l’industrie toilière déclina. Les nouveaux bateaux demandaient des voiles plus grandes et Locronan n’a pas su s’adapter. Les toiles servaient pour les petits bateaux, pour des sacs, des hamacs, …
D’autres typologies de métiers étaient dépendantes les unes des autres. Le tailleur coupait son tissu, bâtissait son patron mais pas que. Il avait besoin de la brodeuse pour les vêtements féminins comme masculins. La broderie est un travail à part entière. Les motifs des broderies sont différents que l’on vienne du Léon ou du pays de Plougastel par exemple. Le tailleur a besoin de la couturière, de la repasseuse mais également , plus en amont, de la fileuse ou de la dentellière.
Le bûcheron faisait commerce avec le charpentier et le menuisier tandis que le chiffonnier lui aussi avait sa place. Il faisait négoce avec le paysan chez qui il collectait des vieux tissus qu’il vendait au papetier.
Chaque métier avait ses ramifications avec d’autres métiers, comme une toile d’araignée. Cette liste n’est pas exhaustive. Il existe encore de nombreux autres vieux métiers disparus.
Aujourd’hui, la Bretagne se réinvente, plus technologique : Lannion avec le CNET, inventeur de la fibre optique, Carhaix et sa future laiterie moderne pour nourrir les bébés chinois, et enfin la région de Brest pour ses enceintes Cabasse. N'oublions pas non plus les ports militaires de Brest et de Lorient.